Et c'est là, au cœur du Foyer de Charité dont je fais partie, que j'ai découvert la voie royale de l'icône, l'art de la lumière.

J'aimais beaucoup dessiner et peindre, notamment des enluminures. Un jour, cherchant un cadeau spécial pour un membre de la communauté, une sœur m'a suggéré de réaliser moi-même une icône. D'abord perplexe, je me suis finalement lancée et je me suis sentie absorbée dans sa réalisation, un petit brasier brûlait en moi, au point d'y consacrer par la suite de nombreuses heures, tout en continuant mes activités au sein de la Communauté.
J'ai approfondi grâce à des stages d'iconographie avec des iconographes russes orthodoxes, notamment Galia Bitty Kicheev (diplômée des Beaux Arts de Moscou), avec Nikita Andrejev, diacre dans
l'Eglise orthodoxe d'Estonie. Celui-ci a pris la succession de son père qui est le fondateur de la « Prosopon School of Iconology ». Ces expériences ont constitué pour moi une véritable révélation et tracé un chemin de vie. Maintenant que je suis à la retraite, Je me suis complètement vouée à cet art en accord avec ma foi.
Au fil du temps, notre Foyer « s'illuminait » de nouvelles icônes « fenêtres sur l'Invisible » et de nouvelles réalisations sont peu à peu sorties du foyer. J'en fais maintenant mon activité principale.

J'ai pu suivre avant la guerre, un stage d'iconographie en Ukraine à l'Université catholique de Lviv (UKU). Je me suis particulièrement inspirée pour certaines de mes dernières icônes des réalisations contemporaines de la célèbre iconographe Ukrainienne Lyouba Yatskiv, dont la contemplation est un baume pour l'âme.
La pratique iconographique est plus qu'un art, c'est une offrande, une louange, un sacerdoce, une prière, et le résultat de la prière.

Myriam Pillier.